samedi 5 mai 2007

Comment reconnaître les sectes et s’en protéger

Les sectes dans notre société

Dans nos sociétés matérialistes, les sectes font à la fois peur et envie. Peur, parce qu’elles touchent à l’irrationnel, s’entourent de mystères, d’occultisme, de pratiques et de rites étranges qui conduisent à la manipulation mentale, à la dépendance totale de l’adepte à un guru pouvant aller jusqu’à l’escroquerie financière ou le suicide collectif. Envie, parce qu’elles promettent une spiritualité avec de nouvelles formes souvent importées d’autres religions ou cultures.

Or l’homme a toujours eu un besoin religieux, de quelque chose qui le dépasse et qui lui paraît susceptible de donner un sens à sa vie.
La culture moderne et technique a désorienté, déçu nos contemporains et n’apportent pas de réponse aux problèmes apparemment insolubles de notre temps : le nucléaire, l’écologie, l’explosion démographique, les guerres, les catastrophes naturelles, le chômage, la violence, les scandales, etc.


Les gens en recherche ne trouvent plus dans les Eglises traditionnelles catholiques ou protestantes la dynamique et la compréhension de leurs aspirations. L’Etat de son côté a joué son rôle de protecteur en mettant le citoyen en garde contre les mouvements religieux dangereux qui risquent de l’aliéner. Mais les médias ayant amplifié le phénomène, la confusion est telle aujourd’hui qu’on fait en France la chasse au spirituel partout où il peut se présenter, qu’il vienne de véritables sectes ou d’Eglises Chrétiennes qui n’ont aucun caractère sectaire. Tout le monde est devenu méfiant, mais personne ne sait vraiment quels critères appliquer pour discerner le danger.


Face à la profusion des sectes, il ne faut pas imposer une chasse aux sorcières, un interdit systématique ou un athéisme matérialiste et humaniste " politiquement correct " qui a prouvé dans l’histoire qu’il ne pouvait pas répondre aux aspirations religieuses que tout être humain a en lui.
Les musées sont remplis de divinités que l’homme s’est créées. Si on ne peut pas empêcher nos contemporains de vouloir croire en quelque chose qui les dépasse, il est indispensable par contre de leur enseigner quels sont les critères qu’ils pourront utiliser pour ne pas se faire endoctriner par le discours séduisant des sectes.

Ce qui sauvera l’homme, c’est sa capacité à discerner entre le vrai et le faux, entre la foi authentique en Jésus-Christ qui conduit à la véritable paix intérieure, la joie, l’espérance et à une vie libre dans la société, et la croyance fausse qui aboutit à l’illusion, l’isolement des autres et parfois la mort.
C’est le rôle de l’Eglise de défendre la liberté de religion mais elle doit dénoncer les agissements des sectes, condamner toute attitude sectaire et surtout démontrer concrètement la différence entre l’authentique et le faux évangile.

Il y a différents critères qui permettent de reconnaître si un groupe est une secte

· Recrutement
Les sectes cherchent à capturer l’individu en utilisant ses points faibles du moment. Elle séduit par des promesses et des techniques d’accrochage. Elles avancent en cachant leur véritable identité. Elles trompent en organisant des conférences sur des thèmes attractifs, mais qui ne servent en fait qu’à repérer leurs victimes.

· Endoctrinement
La secte privilégie le groupe au dépens de l’individu, la magie au dépens de la science, et endoctrine la personne au point qu’elle pense, vise ou fasse quelque chose qu’elle n’aurait fait ni spontanément, ni après réflexion. Le mimétisme du groupe remplace toute analyse critique et remise en question. Les adeptes sont progressivement immergés dans un langage ésotérique ou pseudo-scientifique, le guru, les lieux de réunions, les rites ont des noms mystiques.

· Rupture avec ses attaches traditionnelles
Les relations entre personne tournent autour des émotions et des sentiments. Le nouvel adepte a l’impression que le groupe le comprend bien, qu’il est introduit dans un milieu épanouissant, enrichissant et sécurisant qu’il cherchait depuis longtemps sans le savoir. Il va petit à petit se consacrer de plus en plus à la secte et rompre avec ses attaches habituelles (familles, milieu social, collègues de travail, etc). Il peut en arriver au point de considérer la secte comme plus importante que sa propre famille, et ne s’occupe plus de ses proches. Il devient alors captif et finit par prendre la secte pour référence unique de sa vie et suivre le guru enfin trouvé. ·

L’enfermement
Une secte est fermée: on ne peut pas y entrer librement, et on ne peut pas non plus en sortir sans qu’il y ait de fortes pressions, intimidations ou de menaces de représailles. Les réunions ne sont pas ouvertes au public. Tout contact avec l’extérieur (familles, amis, lecture de livres censurés, etc), est interdit parce qu’ils risqueraient de développer un jugement critique. Il peut même être interdit de se marier en dehors du groupe.

· Guru, manipulateurs
Une secte a un guru, c’est à dire un homme a qui les adeptes attribuent un pouvoir particulier, qu’ils idéalisent, et qui exerce sur eux une dictature de conscience et une déstabilisation mentale. Les gens ne peuvent plus décider par eux-mêmes les choses de leur vie quotidienne ou les grandes décisions. La secte peut même organiser les mariages. Certains des adeptes manipulés accéderont au stade suprême et deviendront manipulateurs. Certains gurus peuvent être des guérisseurs.


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Asservissement financier
Une secte sert souvent à l’enrichissement de certains responsables, avec des financements plus ou moins occultes. Pour en devenir membre ou suivre des cours, il faut payer parfois de fortes sommes, ou devenir redevable d’une dette qui servira à maintenir la dépendance. La paix intérieure et l’épanouissement ne sont réalisables qu’au moyen de stages, sessions, séminaires qui exigent toujours plus de temps, d’efforts et d’argent. Il y a toujours des degrés supérieurs d’initiation programmés pour l’avenir. Les responsables d’une secte sont parfois difficiles à identifier, et ils ne veulent pas se déclarer officiellement.

· Affaire de mœurs
Une secte est souvent mêlée à des histoires de mœurs impliquant des responsables.
· Conception de la vérité, exclusion Les adeptes d’une secte pensent qu’ils détiennent toute la vérité, qu’ils sont les seuls à l’avoir, et s’isolent du reste de la société. Seule une minorité d’adeptes est sauvé, tous les autres sont des hérétiques.

· Marginalité
Une secte se marginalise, elle n’a pas de relation avec les autres mouvements, ou si elle s’implique dans la vie sociale, c’est pour recruter des adeptes. Elle a un discours plus ou moins anti-social.

Apocalypse, fin du monde
Les sectes entretiennent un climat de peur par rapport à la fin du monde et aux catastrophes qui précéderaient le retour du Christ. Elles vont parfois jusqu’à prédire une date exacte annonçant la fin du monde. Cela devient une obsession. Elles prêchent l’avènement d’une ère nouvelle et idéale. Certaines voient dans la mort la seule issue pour une libération.


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Idéologie pernicieuse, doctrines
L’idéologie d’une secte part d’une religion classique, mais y ajoute des spécificités, des rites qui lui sont propres, des doctrines plus ou moins secrètes. Sous couvert d’une apparence de piété, elle ajoute à la Bible des écrits, des soi-disant révélations supérieures pour la manipuler, en tordre le sens, la déprécier ou même la remplacer. Elles nient la justification par la foi seule en Jésus-Christ, et rabaissent le Christ à un simple honnête homme, un symbole ou un prophète.