mardi 13 mai 2014

L'hindouisme est-il pacifique ?

La « paisible » religion orientale

Les nouvelles quotidiennes peuvent nous laisser l'impression que le terrorisme et la tyrannie sont du ressort exclusif de l'islam. De même, on peut être amené à penser que les religions orientales sont particulièrement aimables et tolérantes, personnifiées par le bien-aimé et omniprésent dalaï-lama. Mais si on regarde l'Asie de plus près, l'histoire est très différente. Certes, les chrétiens de Delhi et de Bangkok courent moins de risques que ceux de la Mecque et de Mogadiscio, mais à l'ombre des Bouddha et le long du Gange, il y a beaucoup de violence religieuse.

Actuellement, les hindous de l'Inde sont particulièrement susceptibles. Le 28 janvier 2007, une quarantaine d'hommes masqués attaquèrent les participants d'une réunion de prière chrétienne dans la région de Bihar. Ils battirent les assistants avec des bâtons et des tuyaux en fer, et ils leur intimèrent l'ordre de cesser de se réunir.1

 Des pasteurs isolés ont été les victimes de corrections dans des rues des États de Madhya Pradesh et de Karnataka,2 tout comme des laïcs qui avaient distribué des tracts à Maharastra ainsi que du personnel enseignant et des écoliers d'Orissa. Souvent, les agresseurs sont des membres du Bajrang Dal, la branche des jeunes du Conseil mondial hindou, et dans bien des cas, le prétexte est la vengeance pour des « conversions forcées » au christianisme.3 Évidemment, les chrétiens ne sont pas les seules cibles des extrémistes hindous, qui sont suspectés d'avoir, le 19 février 2007, bombardé mortellement un train qui allait vers le Pakistan, dans lequel 70% des passagers étaient des Pakistanais musulmans, pour un motif vraisemblablement davantage politique que religieux.4

Les hindous font également preuve de violence envers certains membres de leur famille : les filles en gestation. Comme il faudra un jour les pourvoir d'une dot, ils les considèrent comme un fardeau. Comme le prétend un célèbre dicton hindou, « avoir une fille, c'est planter une graine dans le jardin de quelqu'un d'autre. »5 Et bien que l'« avortement basé sur le sexe soit illégal… les experts estiment que l'Inde a perdu 10 millions de filles au cours des vingt dernières années.
Pendant les 12 ans qui ont suivi l'interdiction légale de l'avortement sélectif, seul un médecin a été reconnu coupable d'avoir perpétré ce crime. »6 Le résultat est un désastreux déséquilibre entre les sexes. Par exemple, d'après le recensement de 2001, dans l'État d'Hariana, on n'a compté que 820 filles pour 1000 garçons. Dans l'un des districts, quarante pour cent des hommes de quinze à quarante-cinq ans ne sont pas mariés. Tel est le résultat de l'industrie de sélection sexuelle, qui se monte à 100 millions de dollars, de la nation.7

L'oppression peut prendre de multiples formes. Par exemple, l'État d'Himachal Pradesh a institué une loi anti-conversion,8 et dans Madhya Pradesh, des hindous militants ont pris d'assaut un bureau gouvernemental d'enregistrement des mariages, parce qu'ils croyaient à tort qu'une femme hindoue allait épouser un chrétien.9 Mais les hindous ne sont pas les seuls à maltraiter les chrétiens ; les bouddhistes le font aussi. À Myanmar, « la persécution contre les chrétiens a pris la forme d'incendies d'églises, de conversions forcées à la religion d'État (le bouddhisme) et d'exclusion des chrétiens des écoles. »10 De plus, « les enfants de familles chrétiennes sont soustraits à leurs parents et placés dans des monastères pour devenir des moines novices, sous le faux prétexte d'envoyer les enfants là où ils recevront une bonne éducation… Les chrétiens sont également forcés de contribuer financièrement à des projets bouddhistes. »11

Toutefois, au sein de l'oppression, les chrétiens de l'Asie du sud ont des sujets d'encouragement ; par exemple, ils assistent à la conversion de nombreux dalits (autrefois appelés « intouchables ») en Inde. Bien que la discrimination à l'encontre des dalits ait été interdite par la loi en 1947, ceux des « castes supérieures » refusent toujours de boire de l'eau des mêmes puits et continuent à leur assigner « les tâches les plus subalternes, en particulier, le transport des cadavres et des excréments humains et animaux. »12 Ces 167 millions de personnes (16,2% de la population de l'Inde) ont entendu leurs « frères » hindous leur dire que leur état inférieur est à proprement parler une question de naissance, l'aboutissement du karma dans leurs nombreuses réincarnations.

13 Il n'est pas surprenant que ces « intouchables » soient disposés à entendre l'Évangile d'un Seigneur qui considère comme égaux « les Juifs et les Grecs » de toutes les positions économiques et sociales. Et bien que les hindous soient extrêmement ulcérés par ces conversions, ils vont peut-être commencer à remarquer que ces nouveaux enfants du Prince de la Paix sont des voisins admirables et serviables — et leur laisser droit de cité, voire même les écouter respectueusement.