Le culte marial : un autre évangile
Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui
vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre
évangile. Non pas qu’il y ait un autre évangile, mais il y a des
gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Évangile de
Christ. Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel
annoncerait un autre évangile que celui que nous vous avons
prêché, qu’il soit anathème ! (Galates 1:6-8)
Dans le début de la lettre qu’il adresse aux Églises de Galatie, l’apôtre Paul
met en garde les frères contre certains croyants d’origine juive. Ceux-ci
voulaient changer l’Évangile, en enseignant que le salut par grâce, par le
moyen de la foi en Jésus-Christ, n’était pas suffisant : selon eux, il aurait
fallu aussi se conformer à la loi de Moïse et à ses prescriptions. Paul
déclare qu’un tel enseignement revient à se détourner de Dieu pour passer à
un « autre évangile » (v.6).
Cela conduit, déclare l’apôtre avec force, à
pervertir, à « renverser l’Évangile de Christ ».
Parmi les nombreux “autres évangiles” qui ont paru au cours de l’histoire
de l’Église, il en est un qui s’est enraciné et imposé d’une manière
prodigieuse : c’est celui du rôle médiateur attribué à Marie par les docteurs
de Rome.
Dans le sanctuaire marial de Lourdes se trouve une immense mosaïque
représentant la Vierge les bras ouverts, accueillant les pèlerins, avec cette
devise : « Par Marie, à Jésus ». Une formule claire et concise, qui
concentre en elle-même tout ce qui caractérise la foi catholique romaine :
Jésus + Marie.
Cet autre évangile fait de Marie, selon les termes du concile Vatican II, une
Avocate, un Secours, une Auxiliatrice, une Médiatrice.
Le concile précise
ce rôle de la Vierge en expliquant que les fidèles « s’appuyant sur cette
protection maternelle, adhèrent plus intimement au Médiateur et
Sauveur » (LG n°62).
Selon Rome, il y aurait donc deux catégories de chrétiens : celui qui est en
communion idéale avec le Sauveur parce qu’il se confie aussi en Marie, et
celui qui ne connaît que Christ seul.
Le pape Léon XIII a déclaré : « De même que personne ne peut aller au Père que par le
Fils, de même, à peu de chose près, personne ne peut aller au Fils que par Marie. »
(Encyclique Octobri mense, 1891)
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Mais Vatican II ne s’est pas arrêté à cette distinction.
Pour Rome, la
dévotion mariale n’est pas une simple option dans le domaine de la foi. En
effet, les pères du concile ont voulu non seulement définir « le rôle de la
bienheureuse Vierge dans le mystère du Verbe incarné », mais ils parlent
également des « devoirs des hommes rachetés envers la Mère de Dieu »
(LG n°54).
Tel est l’autre évangile que l’Église des papes présente à ses adeptes.
Que dit la Bible ?
Jésus a déclaré :
Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire. […]
Nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.
(Jean 6:44, 65)
C’est Dieu qui conduit les pécheurs repentants vers leur Sauveur. Ce n’est
nullement « Par Marie, à Jésus ».
Quant au rôle médiateur (même présenté comme second) attribué à Marie
par les docteurs catholiques, il est tout simplement inutile et inexistant,
d’après les Écritures.
Par la volonté de Dieu, Christ a été fait pour tous ses rachetés :
« Sauveur » (1 Jean 4:14), « l’Agneau qui ôte le péché du monde »
(Jean 1:29), « souverain Sacrificateur » (Hébreux 4:14), « Avocat »
(1 Jean 2:1), « seul Médiateur » (1 Timothée 2:5) et « Berger et Gardien »
de leurs âmes (1 Pierre 2:25).
On ne peut rien ajouter à cette perfection et cette plénitude.
Ce n’est pas
“Jésus + Marie”.
En [Christ] habite corporellement toute la plénitude de la divinité.
Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute
domination et de toute autorité. (Colossiens 2:9-10)
Bernard Prunneaux